Voix de Stras’: des voix qui comptent

Interviews 04.03.2021

Catherine Bolzinger et les Voix de Stras : des chanteuses venues des quatre coins du monde.

Catherine Bolzinger est une enfant de Strasbourg. Une voix qui compte et qui rassemble. Sa passion pour la musique du XXème siècle est née de sa rencontre avec Georges Aperghis et de son apprentissage dans le choeur de l’Orchestre de Lyon avec Nicole Corti. Dans son fief, elle a crée les Voix de Stras’, chœur de six femmes venues de tous les horizons, du Chili, de Slovaquie, d’Arménie entre autres. Elle est aussi la directrice du Choeur philharmonique qui forme une chorale idéale pour intégrer la diversité locale et les amateurs étrangers de passage.

Quand et comment s’est constituée cette chorale de voix de femmes ? Est-ce un choix de départ ? 

En fait c’est un choix de circonstances, un choix de crise. Dans les années 2008-2009, je n’arrivais pas à trouver suffisamment de ténors pour créer la musique qui me touchait.

Quelle est la principale différence avec un chœur mixte ?

Je me suis rendu compte qu’une chorale de voix de femmes me permettait d’explorer des chemins plus originaux musicalement et de développer des projets plus engagés sur des sujets de société comme le cancer par exemple à travers des Ponctuations musicales nomades dans la ville.

Nous travaillons comme une troupe, sur le terrain, soudées. Chacune apporte sa culture et sa couleur vocale au sens propre car le palais se forme avec les mots que l’on prononce dans notre petite enfance !

Comment construisez-vous un répertoire de création ?

Simplement en passant des commandes mais j’ai aussi une formation et une expérience de la transcription qui m’offre la possibilité de faire des arrangements de et de chansons et de chants classiques et qui vient nourrir notre répertoire.

Ce qui nous permet de tisser à l’envie découvertes et arrangements comme les Mélodies de Fauré par exemple et de décloisonner les répertoires.

Vous êtes aussi la directrice du Chœur philharmonique depuis 2003. 

Qu’est ce qu’un chœur amateur aujourd’hui à Strasbourg?

Il y a toujours eu dans notre région une place pour ce Chœur qui chante avec tous les orchestres de la région.

Qui sont ces 86 voix et d’où viennent-elles ? En fait, je me suis rendue compte que beaucoup d’adultes ne trouvaient pas le moyen de prolonger leur pratique musicale et qu’ils pouvaient difficilement transmettre leurs expériences à leurs enfants.

La chorale est formidable car elle permet d’intégrer des personnes étrangères de passages sur nos territoires : les professeurs ou les étudiants étrangers, les diplomates, les travailleurs détachés. Il n’est pas nécessaire de bien parler une langue pour pouvoir la chanter. C’est un espace vivant d’une grande diversité culturelle.
Nous avons 3 à 4 productions par an. Notre répertoire est plutôt romantique mais nous avons aussi un goût pour la création avec des pièces de Thierry Escaich ou Philippe Schoeller.

J’ai aussi initié tout un travail musical autour des présidences tournantes de la commission européenne qui nous permet de réaliser de beaux projets comme celui que avons avec les Percussions de Strasbourg autour de « Canto general » de Mikis Theodorakis avec des textes de Pablo Neruda. 

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La pandémie a figé le milieu musical : quelle conséquence a t’elle eue sur vos projets présents et futurs ?

Nous avions commencé une tournée avec le spectacle musical écrit par Arturo Gervasoni autour des Quatre saisons de Vivaldi et nous avons dû annuler les concerts prévus à Paris au Théâtre du Ranelagh. 

Comme beaucoup, nous avons créé des formats en ligne et des rendez vous comme les Playlists en ligne sur Youtube 

J’aimerais aussi travailler sur ce qu’elle nous impose, utiliser des photos, des portraits : que devient la voix derrière le masque ?

Propos recueillis par Sandrine Maricot Despretz

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