Les planètes d’Isabel Sörling

Interviews 20.01.2023

Après deux ans de résidence au Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines, où elle a été artiste associée, la chanteuse et compositrice Isabel Sörling éprouve une fois encore le vertige de la liberté et du saut dans le vide. De cette nouvelle étape vont sûrement jaillir des pépites, car Isabel Sörling trace un chemin singulier, d’une grande intégrité. Une chose est sûre, le parcours français de cette musicienne n’a pas mis en sommeil son attachement à la Suède; la culture scandinave est toujours prête à sourdre au détour d’une chanson !

Isabel, tu vis depuis cinq ans en France, mais tu as encore des liens profonds avec la Suède ?
Oui, mon pays est encore là dans ma tête; c’est un lien un peu sentimental ! En réalité, je n’ai pas choisi la France. La première fois que je suis venue c’était à cause d’un échange Erasmus. J’ai pensé que ce serait  juste une parenthèse d’un an, pour essayer autre chose. Mais finalement, je suis restée, et dix ans ont passé, avec au début des allers-retours entre les deux pays. Aujourd’hui, je me demande encore comment les choses ont pu aller si loin en France. Car je suis encore attachée à la Suède, à sa culture; j’écoute la radio suédoise par exemple ! Mais en même temps je m’y sens etrangère. J’y entends de nouveaux mots, je me perds dans les conversations…. Quand je retourne en Suède, j’entends de nouveaux mots : je peux me perdre facilement dans les conversations ! C’est vrai aussi de la politique. Je ne peux plus trop voter en Suède ! Alors je me demande : qu’est ce qui fait qu’à un moment de ton existence tu fais partie d’une société donnée ? C’est une question intéressante.

Tu as parfois envie d’y retourner, ou bien il y a trop de points de déconnexions ?
Je peux juste rêver d’y retourner ! Quelqu’un de proche m’a dit un jour : “ En réalité, c’est dans d’autres termes que cela se passe pour toi : il ne s’agit pas de “rentrer au pays”, mais plutôt d’y “emménager” (“you will not move back, you will move to”). Il a raison; c’est exactement ça ! Si je retourne en Suède, il faut reconstruire une vie là-bas.

L’année d’Erasmus était celle où tu as suivi l’enseignement dans le département jazz du CNSMdP, n’est-ce pas ?. Est-ce que tu as participé aussi à la classe d’improvisation générative?
J’ai dû aller à deux ou trois sessions seulement. J’aurais voulu suivre cette classe toute l’année, mais je n’avais pas compris le mode de fonctionnement. Bien avant, à Göteborg, j’avais suivi un cursus d’improvisation, mais beaucoup moins dans l’idiome du jazz qu’en France.
Au CNSMdP, c’était beaucoup plus dans l’idiome du jazz, et c’étaient des cours très pratiques. Comme je ne pouvais pas chanter en français, je faisais autrement.

Tu chantais en anglais ? 
Oui, et sans mots aussi, souvent.

En suédois aussi je crois ? 
Parfois… mais rarement ! J’essaie un peu en ce moment. J’adore chanter en suédois. Il me semble qu’en chantant dans sa propre langue, on touche vraiment d’autres niveaux de sens. Il y a une grande différence.

Dans beaucoup d’albums, tu chantes en anglais. Quelle est ta relation à cette langue  ?
Je me souviens avoir traduit en anglais “Mon coeur survivra pour toi – my heart will go on” de Céline Dion quand j’avais dix ans : c’était la première fois que je chantais en anglais ! La plupart des artistes que j’écoutais quand j’avais vingt ans chantaient en anglais. C’étaient les chansons pop-folks de Leonard Cohen, Bob Dylan, Joni Mitchell : toute cette culture ! Tous les trois sont par ailleurs des écrivains magnifiques, qui s’expriment dans un anglais profond et parviennent à exprimer par cette langue raffinée des émotions, des sensations très subtiles. C’est sans doute cet amour pour eux qui m’a conduite à écrire en anglais; j’adore écrire dans cette langue !

Tu écris toujours toi-même les textes de tes compositions ?
Oui, depuis quinze ans environ, car j’aime le fait que la voix – instrument qui est venu un peu par hasard dans ma vie – ait aussi cette dimension. La composition d’une chanson, c’est seulement la moitié du travail pour moi !

Tu dis que tu es venue à la voix “par hasard “; peux-tu nous en dire un peu plus ?
Oui, j’ai d’abord joué du piano et de la guitare. Jusqu’à dix-sept ans, je voulais être pianiste. Je faisais un peu de chant choral, mais sans y prêter beaucoup d’attention, d’autant qu’autour de moi, à l’école, il y avait de vraies chanteuses. En Suède, il y a toute une culture chorale. Tout le monde a le droit de chanter : la voix est accessible à tous. Je crois que c’est un peu différent en France. 
Et puis à dix-sept ans, on était trois copains intéressés par le jazz et l’improvisation. C’était plus facile de faire ce type de musique avec la voix qu’au piano ! C’est comme ça que tout a commencé. Pourtant, après l’école, j’ai voulu entrer en classe de piano dans un conservatoire de musique. Et puis un ami m’a dit : “Non Isabel, il faut que tu chantes, c’est ton truc !”. Pour moi du coup, le chant ça reste un peu lié au hasard.

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur la pratique amateur dans ton pays ?
En Suède, il y a une tradition de rencontres musicales entre villages dans les campagnes, qui existe depuis au moins une centaine d’années. Tout le monde apporte des instruments (l’accordéon, le violon). On se réunit autour de chants traditionnels. Ce ne sont pas vraiment des concerts, c’est informel; c’est juste un partage entre amateurs, il ne s’agit pas de faire quelque chose de parfait. C’est une tradition encore très vivace !

Là où tu as grandi, il y avait de la musique dans la rue ?
J’ai grandi dans une petite ville de 9000 habitants. Pour écouter de la musique, il fallait vraiment chercher. La commercialisation de la culture avait déjà abîmé pas mal de choses, mais j’avais beaucoup d’amis musiciens. Pendant des années, on a joué ensemble : je jouais la guitare, il y avait aussi un accordéon, un violon, et le nyckelharpa (un instrument traditionnel à cordes frottées). On jouait surtout dans des fêtes. Toutes les chansons se transmettent oralement, avec de petites différences selon les régions.

Il y avait de la musique chez toi, dans ton milieu familial ?
Pas du tout, mais mes deux grands pères adoraient la musique et le grand-père de ma mère était accordéoniste. Je l’ai rencontré quand j’avais quinze ans, et j’ai pu partager mon amour de la musique avec lui, quelques années avant sa mort.

Tu jouais quel type de musique au piano ?
De la musique classique sur partition. Je jouais aussi d’oreille ce que j’écoutais à la radio, ou ce que je composais dans ma tête

Et à la guitare ?
Surtout la folk.

Par la suite, tu as donc travaillé ta voix ?
Oui, mais comme j’ai chanté assez longtemps sans technique – jusqu’à dix-sept, dix-huit ans – j’ai développé une voix en dehors des normes, et cela a beaucoup compté dans mon évolution : une voix qui échappe aux codes, et avec laquelle je peux jouer. Tout sauf une voix parfaite, ou qui cherche à plaire. Quand j’ai commencé à prendre des cours de chant, c’était dans un esprit expérimental !

Isabel, comment s’est fait le passage de la musique classique et de la folk à l’improvisation ? C’est le jazz qui a fait la transition ?
Je crois que c’est venu naturellement, car j’aimais la transe, l’idée d’être traversée; c’était déjà là dans ma façon de faire de la musique.
Il y a eu aussi une petite période à l’école pendant laquelle j’ai fait du jazz avec d’autres; on jouait les standards. J’ai découvert alors la musique de Nina Simone, Ella Fitzgerald, Billie Holliday… Quelqu’un comme Avishai Cohen était très aimé en Suède ! Et puis, il y avait toute une scène active à Göteborg; des étudiants de jazz qui commençaient à faire de la musique contemporaine. Ces musiciens jouaient une musique harmonique, une forme de jazz, mais très ouverte. Parmi ces musiciens, il y avait plusieurs chanteuses plus âgées que moi, qui proposaient une forme de chant très libre, mélodique et décalé à la fois, et qui a influencé toute la jeune génération; des chanteuses comme Erika Angell, Mariam Wallentin, Lindha Kallerdahl, et aussi Sidsel Endresen, Maja Ratkje. J’ai aussi découvert à ce moment le travail de Meredith Monk, de Laurie Anderson.
Quand j’avais 21 ans, j’ai assisté à une master class d’improvisation dans mon école de musique, animée par une chanteuse. Quel choc ! Je n’en revenais pas : j’étais perdue, mais ça a résonné très fort en moi. A partir de ce moment-là, une porte s’est ouverte : j’ai senti que c’était mon chemin.
Aussitôt, je me suis mise à expérimenter avec une chanteuse qui chantait avec des pédales et j’ai fait ça aussi. On a créé un groupe de musique expérimentale : Soil collectors, avec un mélange d’improvisation, d’écriture, de théâtre, de vidéos. Il y a eu des collaborations avec des danseurs, des vidéastes… Parfois aussi, on filmait nous-mêmes. Les portes étaient grandes ouvertes à l’expérimentation !
On a été soutenus par la scène européenne qui voulait aider les musiciens émergents ; on a joué dans des festivals tels que Twelve Points. J’ai appris énormément avec ce groupe.

Soil Collectors – The making of Tah-tay Leet’ -kah lah (official video) from SOIL COLLECTORS on Vimeo.

En Suède, tu as aussi créé un autre groupe : Farvel ?
En effet : c’était une aventure de dix années, très importante pour moi, et qui vient de se terminer après un dernier concert. Farvel est le groupe qui a réellement créé mon identité ; je le réalise maintenant ! En dix ans, on a tellement répété, tellement cherché… C’était un groupe en ébullition permanente, six musiciens d’horizons très différents : musiques des Balkans, comédie musicale, et aussi rock et grunge, musique traditionnelle suédoise, jazz, toutes ces influences !
On a essayé d’être un vrai collectif : on prenait le temps de tester les idées de chacun, avec pour ligne de force l’improvisation. C’était une super école en termes d’égalité, de démocratie : on a tout essayé. Il y avait de longs moments de discussion. On a aussi donné plusieurs ateliers dans les écoles pour partager ça avec les étudiants, et là, on a appris encore plus !

Pour quelles raisons le groupe s’est-il arrêté ?
Pour plusieurs raisons : le dispersement géographique, certains changements de vie (certains sont devenus des parents ou se sont mis à enseigner). Par ailleurs, le contexte de la vie professionnelle a beaucoup changé en Suède. Les bourses d’aide à la musique expérimentale en Suède autrefois généreuses, sont désormais attribuées aux groupes qui ont au moins dix concerts dans l’année : c’est terrible, ça a tué toute une sub-culture !

Tu parles d’improvisation et de vocalité libre, mais dans ta musique, malgré tout, la mélodie reste très présente ?
C’est vrai, j’adore la mélodie ! De belles harmonies peuvent me bouleverser, c’est si beau ! Dans ma vie, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai rien rencontré d’aussi bouleversant que la musique, mais même si l’harmonie me touche beaucoup, j’adore aussi le bruit. Je peux aller écouter de la noise, un mur de bruit pendant plus d’une heure : ça me touche autant qu’une mélodie. Tout ce qui est SON a la même importance à mes oreilles.

On peut évoquer à présent les groupes que tu a initiés en France, et tes réalisations à venir ?
Après dix ans de collectif – ou de musicienne invitée – aujourd’hui je porte mes projets : c’est un grand changement, c’est un autre métier ! En tant que leader de projet, je dois développer des compétences sociales, mettre en confiance mes partenaires de jeu. C’est un défi, mais j’ai beaucoup appris des autres expériences !

Tu veux parler de tes expériences d’artiste invitée aux côtés d’Anne Paceo et Airelle Besson par exemple ? 
C’est ça ! D’ailleurs, je joue toujours avec elles. C’étaient des années très intenses, ponctuées par de nombreux concerts, et cela dans des esthétiques très différentes, car j’ai toujours aimé les contrastes. En 2014, Airelle Besson m’a invitée pour la première fois. J’ai pu jouer dans de nombreux concerts en France, grâce à elle.

Ces collaborations sont nées tout de suite après ta sortie du CNSMdP ? Ces musiciennes sont venues naturellement vers toi ?
En effet, mais déjà pendant mon année au conservatoire, un ou deux groupes s’étaient formés. Une collaboration avec Ibrahim Maalouf s’est tissée, qui m’a permis de rester un peu plus en France pour travailler sur mon album de 2013 Something came with the sun. J’ai pu alors faire exister d’autres projets. J’habitais encore en Suède, j’ai dû faire beaucoup d’allers-retours entre les deux pays !

Il y a eu aussi cette belle aventure autour de la musique de Moondog avec le Cabaret contemporain ? Tu te souviens du début de cette expérience ?
Les musiciens de l’ensemble nous ont invitées, Linda Olah et moi, toutes les deux Suédoises de Göteborg actives en France. Curieusement, c’est à cette occasion qu’on s’est connues, on ne s’était jamais rencontrées avant.

Tu connaissais la musique de Moondog ? 
Non, je l’ai découverte ! Quelle belle expérience ! Pour moi, Moondog est un génie : j’aime le côté minimaliste de sa musique, de ses textes. Tout est ciselé, précis, humoristique. C’était très physique sur le plan vocal; parfois on devait chanter le même mot pendant cinq minutes… C’est un très beau souvenir; je dois dire que je me sens très à l’aise avec ces musiciens.

Tu as aussi collaboré avec COAX, sur l’album Bribes 4 notamment ? 
Oui, avec Julien Desprez, il y a eu la création de l’ensemble  “t(r)opic” en connexion avec le Bridge, la série d’Alexandre Pierrepont, et la rencontre de Julien Desprez avec Rob Mazurek. L’idée est venue de créer un groupe plus étoffé, autour de Julien et Rob; neuf musiciens, dont beaucoup de scandinaves (Mette Rasmussen, Ingebrigt Haker Flaten, moi …) et aussi des musiciens des USA et du Brésil comme Susana Santos Silva. C’était une expérience un peu spéciale pour moi; le fait de jouer tout d’un coup dans un projet français avec des Scandinaves ! La musique était totalement improvisée.

Dans ces collaborations, tu étais musicienne invitée, mais assez vite aussi tu as composé ta musique, tu as écrit tes propres textes ?
Oui, mais il a fallu du temps pour que je trouve ma voie. Par exemple, j’estime que je ne suis pas encore tout à fait moi dans les albums de 2011 et 2013.

Cette identité tu l’as trouvée dans l’album Mareld, paru en 2020 ?
Oui, j’estime que c’est mon premier album. D’abord, j’ai « entendu » toute la musique de cet album dans ma tête avant de le réaliser. J’avais une idée très claire de ce que je voulais artistiquement. Néanmoins, j’ai mis cinq ans à écrire la musique et les textes.

De quoi parle Mareld ?
Au départ de cet album, il y a la lecture de l’ouvrage Homo Sapiens de Harari Yuval Noah; une vision singulière de notre espèce, qui met par exemple en évidence le fait que l’espèce humaine ait vécu beaucoup plus longtemps comme nomade que comme sédentaire, et comment cela a affecté le cours de nos vies, jusqu’à aujourd’hui. Ce livre a exercé une grande influence sur ma façon de penser. J’ai pu comprendre tout d’un coup certaines formes d’automatismes dans les comportements humains, qui étaient opaques pour moi. J’ai aussi pu mieux analyser l’évolution politique de la Suède : le succès de l’extrême droite, du populisme…Ce livre m’a aidée à répondre aux questions que je me posais sur la façon dont nos sociétés évoluent. Il y a plusieurs allusions à ces questions sur le disque.

Et en ce moment, tu travailles sur quelle idée ?
Je travaille sur un nouveau disque à la thématique très claire : la lune. Le point de départ a été une série sur le programme Apollo, que j’ai découverte par hasard : les tentatives pour approcher la lune, les essais sur dix ans, les échecs… Je me suis passionnée pour la lune, j’ai lu beaucoup de choses ! Cela coïncidait avec l’envie d’un solo, que j’ai d’abord imaginé pour le piano et la guitare, jusqu’à ce que je réalise qu’il y avait une connexion forte entre la lune et le piano à queue, à cause du grand espace et des incroyables possibilités sonores du piano. J’ai donc fait le choix du piano à queue. Ensuite, le titre s’est imposé à moi : Sea of tranquility, autrement dit l’endroit où Apollo s’est posé sur la lune. Magnifique métaphore !

Ensuite, j’ai voulu ajouter des sons de l’espace. Je suis allée sur la toile, et j’ai vu que la Nasa mettait à disposition gratuitement toute une banque de sons – des tempêtes sur Jupiter par exemple, qui m’ont beaucoup impressionnée. J’ai tout téléchargé, et j’ai passé deux mois à tout écouter, et j’en ai fait une bibliothèque de sons. C’était une entreprise délicate ! Il n’est pas facile d’enregistrer des sons dans l’espace; les fréquences sont différentes, à cause de l’apesanteur ! Les enregistrements de la Nasa sont pleins de sons parasites. 
Mon idée avec cet album est de créer une sorte de musique de la lune –  disons une musique qui sonne comme si on était sur la lune – avec beaucoup d’espace. Il y aura aussi un morceau de dix minutes en suédois, une façon de renouer avec mes racines ; c’est précisément le moment où l’on commence le voyage sur la lune !

Isabel, comment fais-tu pour vivre de ta musique ?
Les deux dernières années, j’ai eu la chance d’être artiste associée au Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines. C’était la première fois que je vivais une telle expérience. J’ai adoré le fait de disposer d’espace et de temps pour l’expérimentation, la recherche, le laboratoire, choses qui ne sont pas si fréquentes quand on est musicien. Le fonctionnement de la grande machine des musiques vivantes en France fait que, souvent, on court d’un projet à l’autre, sans avoir le temps d’entrer en profondeur dans le processus de création. Le système ne donne pas la place à l’expérimentation. C’est sans doute différent en théâtre et en danse, mais en musique c’est trop souvent la règle ! J’ai pu travailler sur plusieurs créations lors de cette résidence : ça m’a beaucoup nourrie. Aujourd’hui, je traverse une nouvelle étape; il faut que je porte mes propres projets. Je dois affiner ma connaissance du terrain, des modes de fonctionnement. 
Le système en France est compliqué. Quelques musiciens émergent (ou sont choisis), alors que d’autres restent injustement dans l’ombre ; ça tue la création, et c’est pire encore en Suède à cause du système commercial ! Je ne veux pas être prisonnière de la machine ; je sens que je dois échapper à l’automatisme qui consiste à relier systématiquement un album à la recherche de concerts, pour vendre l’album… Chaque projet m’engage complètement Je veux aller au bout des choses.

Tu écoutes beaucoup de musique ?
J’écoute un peu de tout, de la folk surtout, mais j’ai besoin de la vibration du concert ; donc je vais écouter les concerts des amis !

Propos recueillis par Anne Montaron

Photo article © Viktor Freidlit
Photos © Maxim Francois

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