Theo Vazakas (ARTéfacts) La vie d'ensemble

Interviews 03.11.2021

À l’occasion du dossier consacré à la scène musicale d’Athènes, le percussionniste Theo Vazakas, membre fondateur d’ARTéfacts, se confie sur la vie de groupe, auprès du réalisateur Louizos Aslanidis, le saxophoniste Guido de Flaviis, le clarinettiste Spyros Tzekos et le percussionniste Costas Seremetis, sur les projets majeurs et à venir de l’ensemble et sur l’évolution de la scène depuis ses débuts. 

Tristan Bera : Comment êtes-vous devenu percussionniste ? Pouvez-vous m’en dire plus sur vos années de formation ? 
Theo Vazakas : Quand j’étais enfant, je voulais faire de la batterie, comme la plupart des percussionnistes. Mes parents m’ont inscrit dans une école de musique où on faisait de la percussion, et non de la batterie, ils ne connaissaient pas la différence. À l’Odeion municipal de Zografou, il y avait deux professeurs: Konstantinos Vorissis, qui enseignait tous les instruments à peaux (caisse claire, timbale), et Konstantinos Theodorakos, pianiste de formation, avec lequel Vorissis avait pratiqué la percussion. Theodorakos enseignait très bien le clavier de percussion, donc la spécialité lui a été attribuée. C’était la première classe à Athènes, et je crois en Grèce, où la discipline de la percussion était divisée entre différents professeurs. C’était assez commun à l’étranger : un professeur enseigne le clavier, un autre la caisse claire, ou encore la timbale, du moins à Strasbourg où j’ai étudié. Les enseignements de Theodorakos et de Vorissis étaient pleins d’humour, et c’est l’une des raisons qui m’ont fait passer plus de temps au conservatoire de musique. Cela m’a donné l’envie de m’adonner à la musique.

Vous avez terminé vos études à Athènes en 2003. Comment décririez-vous la situation de la scène de la musique contemporaine à l’époque ? Quelles étaient les références musicales ? Quels étaient les lieux où l’écouter, l’atmosphère générale ou la réception par le public ? 
Il n’y avait pas vraiment de scène. Le Mégaron est, dans mon souvenir, la seule salle qui programmait la musique contemporaine. Et plutôt rarement. Le Festival d’Athènes, à l’odéon d’Hérode Atticus, programmait des artistes très connus, comme l’Ensemble Intercontemporain, mais le choix des pièces jouées n’était pas très poussé. C’était du Messiaen par exemple. L’Ορχήστρα Των Χρωμάτων (Orchestre de Couleurs) faisait parfois du contemporain, par exemple, en rendant des hommages à Xenakis. Cet orchestre, fondé par Manos Hadjidakis, n’existe plus. On sentait quand même que cela n’amusait pas tellement les musiciens, le contemporain les ennuyait en réalité. L’Association nationale des compositeurs grecs, fondée par Theodoros Antoniou, était la seule association, le seul ensemble, à faire de la musique de chambre contemporaine à Athènes à l’époque. Mais ce n’était ni vraiment un ensemble, ni une équipe. Antoniou recrutait des musiciens au passage. Quant au public, il était tout petit, une quarantaine de personnes environ, toujours les mêmes qu’on pouvait voir à chaque concert. 

En 2003, vous arrivez à Strasbourg. Quelle différence sentez-vous en découvrant cette scène nouvelle pour vous ? 
On peut dire que la France est la Mecque de la musique contemporaine! En tout cas, j’ai eu cette impression en arrivant à Strasbourg au moment du festival Musica, l’un des plus grands festivals de musique contemporaine français. C’était frappant. Dix jours de musique contemporaine en continu dans une si petite ville, comparée à Athènes ! Mais la mentalité du public était à peu près pareille. Même si on est en France, même s’il y a plus de public à Strasbourg pour la musique contemporaine qu’il n’y en a à Athènes, la réception est la même.

C’est-à-dire ? Comment définiriez-vous cette mentalité ?
Très peu de festivaliers sont vraiment passionnés par le son. La plupart vient pour passer du bon temps mais ne sait pas forcément reconnaître un bon ensemble, une bonne pièce, ou quelque chose de vraiment nouveau. Et il y a les aventurieux [NDA : un néologisme inventé par Theo combinant les mots d’aventurier et curieux] qui partent vraiment à la découverte de quelque chose qu’ils ne connaissent pas du tout. Bien sûr, il y a aussi ceux qui viennent seulement pour se montrer. J’identifie les mêmes catégories en France qu’à Athènes. La différence peut-être est qu’ici, il y a moins de connaisseurs qui se déplacent dans les concerts. En France, ceux pour qui c’est un métier et une passion, c’est-à-dire les étudiants en musicologie, les étudiants de composition ou les instrumentistes y vont en masse. 

En 2000, hormis le Mégaron, l’odéon d’Hérode Atticus, l’Orchestre de Couleurs, y avaient-ils des lieux plus alternatifs où les amateurs s’organisaient par eux-mêmes, des lieux moins institutionnels ? Je pense à ABOUT par exemple ou des lieux similaires…
ABOUT n’existait pas encore…Je ne me produisais pas encore lorsque j’étais étudiant. J’essaie de me souvenir si KNOT GALLERY, où l’on pouvait écouter du free jazz, avait déjà ouvert à Ampelokipi [un quartier d’Athènes]… Pas sûr. 

Comment avez-vous rencontré les membres d’ARTéfacts et comment avez-vous décidé de créer un ensemble ? Je crois que vous êtes un membre fondateur. Nous nous sommes rencontrés à l’âge de 17-18 ans à l’ASON – Athens Youth Symphony Orchestra, un orchestre symphonique formé par un chef d’orchestre et composé d’étudiants grecs issus de plusieurs écoles de musique. Nous sommes devenus amis et certains d’entre nous avaient déjà l’envie de faire découvrir la musique contemporaine. À l’époque, il n’y avait pas d’ensemble qui promouvait ce genre. Et la mentalité des musiciens à l’endroit de la musique contemporaine nous dérangeait vraiment…Puis nous sommes partis faire nos études à l’étranger mais avons continué d’échanger sur l’idée d’une telle formation. On pensait qu’avec un peu de κέφι [NdA: le kéfi désigne en grec la passion profonde sans être vraiment traduisible] on pourrait donner un certain élan qu’on ne trouvait pas encore à Athènes. Nous nous sommes formés en 2007. Et notre premier concert en tant qu’ensemble a eu lieu en janvier 2008: c’est notre date de naissance.

Donc, la formation d’ARTéfacts est vraiment une proposition écrite, planifiée… Ce n’est pas du tout un regroupement organique ? 
Non, c’était très planifié. 

Comment choisissez-vous les compositions pour l’ensemble ARTéfacts ?
Cela dépend vraiment du projet. Dans le cas d’un projet que nous menons de la conception au concert, nous cherchons à impliquer des compositeurs. Il y a généralement une thématique. C’est le cas de notre premier album, Thiva Km 102 (2013). Un groupe d’art-thérapeutes lançait un programme avec les détenues d’une prison pour femmes au kilomètre 102 de la ville de Thèbes, et nous a invités à collaborer à la forme artistique que devait prendre les archives de ce programme, à transformer ces archives sonores et en faire un album CD. Nous avons alors travaillé avec des compositeurs (dont Laurent Durupt et Maurilio Cacciatore) à partir des enregistrements des thérapeutes. Le processus a duré de 2010 à 2013. Le résultat était très fort, porté par des témoignages violents dans lesquels des femmes racontaient comment elles avaient été capturées par la police… Des compositeurs écrivent pour nous. Parfois, on nous propose une idée ou un concert. Nous essayons alors de composer un programme, comme par exemple, à l’occasion de Neos Kosmos à Stegi Onassis sur l’invitation de Christos Carras. Nous pouvons aussi élaborer un nouveau projet à partir d’une thématique inspirante ou l’inverse. Deux ou trois pièces forment une thématique et nous créons une soirée. Par exemple, notre premier concert était sur la thématique du jazz dans la musique contemporaine. 

En tant qu’ensemble, comment prenez-vous les décisions ? Cela m’intéresse toujours de savoir comment un collectif artistique fonctionne… 
On plaisante en disant que nous sommes un ensemble démocratique qui discute tout mais qui en définitive fait ce que Théodore veut ! (Théodore c’est moi !). Enfin, on discute. À une époque, nous nous rencontrions tous les quinze jours pour échanger, même si nous ne faisions pas de musique. Nous avons essayé différentes modalités de fonctionnement. Au niveau artistique, nous prenons les décisions ensemble. Il n’y a pas de directeur artistique qui impose une vision. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de n’avoir ni compositeur, ni chef d’orchestre. Cette décision a des avantages et des inconvénients. Nos répétitions prennent plus de temps qu’un ensemble normal. Nous sommes très stricts au niveau du recrutement des membres. Le noyau est assez petit. Nous sommes cinq en ce moment, mais nous avons compté jusqu’à huit membres. Après trois ans d’existence, nous avons créé un cadre. Ce n’est pas un manifeste artistique, mais ce sont des réflexions pour protéger la cohésion de l’ensemble et le fonctionnement du travail en groupe. Nous prenons les décisions faciles à la majorité des voix. Pour les décisions plus difficiles, par exemple l’entrée d’un nouveau membre, le vote doit se faire à l’unanimité.

La vie au studio est-elle très importante pour vous ? 
Nous sommes complètement indépendants. C’est une différence par rapport à d’autres ensembles à qui l’on donne des lieux de répétitions avec des instruments. Nous avons commencé à Filothei [un quartier d’Athènes] dans un studio de 30m2, qui pouvait difficilement contenir vingt personnes et les batteries, les percussions, etc.. Depuis trois ans, nous sommes installés à Agios Dimitrios [ibidem] dans un studio de 80m2. La crise du covid a ralenti notre aménagement. Nous nous rencontrons là-bas seulement quand nous réalisons un projet. Ce n’est pas un laboratoire de création. 

Quel est votre rapport à la scène et au public ?
Nous voulions vraiment casser l’image de la musique contemporaine académique, qui marque trop la distance entre celui qui fait la musique et le public qui la reçoit. Je n’aime pas sentir cette distance en tant que public. Nous cherchons toujours les moyens d’être accessibles et de toucher le plus largement. Nous concevons nos concerts comme un flux, une pièce d’art, une œuvre en soi, sans trop de pauses entre les pièces. Et essayons de maintenir l’attention du début à la fin, sans grande rupture et long changement de set-up, pour que le public sorte le moins possible de la musique et du concert. 

Comment décririez-vous votre musique au niveau des genres, de manière un peu détaillée ? 
La musique d’ARTéfacts n’existe pas…hors des projets. Chaque projet a son identité propre. Nous n’avons bien sûr pas joué tous les genres de la musique contemporaine, mais les amateurs pourraient facilement se retrouver dans notre répertoire: minimalisme,  sérialisme, etc. 

A partir de quand avez-vous introduit l’image dans les concerts ?
En 2009, à partir de l’arrivée du réalisateur Louizos Aslanidis qui avait fait son service militaire avec le clarinettiste Spyros Tzekos. Louizos a une compagnie de production qui abrite tous nos projets. Cette infrastructure nous a beaucoup aidés au niveau pratique. Quand il réalise des vidéos — parce que nous n’en produisons pas systématiquement —, il se place dans la position du public et de l’auditeur, dans l’écoute et le ressenti, et cherche à trouver ce dont le public aurait besoin de voir pour se sentir plus à l’aise. 

Pourriez-vous évoquer un projet d’ARTéfacts important pour vous ? 
Zapping ! A tribute to Frank Zappa et Cohabitation avec K.Bhta [prononcer Kapavita] ont une place spéciale dans nos cœurs… Spyros [Tzekos] et moi avions conçu le projet avec K.Bhta avant même de former l’ensemble. C’est à Amsterdam, où Spyros étudiait, qu’en écoutant l’album Acoustica (2005), dans lequel l’ensemble Alarm Will Sound réarrange la musique d’Aphex Twin, on a eu l’idée de travailler sur la musique de Stereo Nova, le groupe de  K.Bhta. Leur musique avait rythmé notre adolescence… C’est un album hommage à K.Bhta réalisé avec K.Bhta. Car nous avons d’abord fait les pièces, l’enregistrement, les démos avec le compositeur Kornilios Selamsis, puis nous avons approché K.Bhta sur myspace. Facebook n’existait pas encore. Il a accepté de participer. Nous avons finalement monté le projet à Stegi Onassis. L’album a été réalisé en dix ans entre le moment où on a commencé à en discuter et sa sortie en 2015. 
Pour ce qui est du projet Zappa, nous l’avons proposé maintes fois à des salles en vain, avant que le festival d’Athènes n’accepte finalement de le programmer pour l’édition 2017. On a beaucoup aimé parce que c’est une musique qu’on adore et qui a un lien très évident avec la musique contemporaine. 

Depuis vos débuts il y a plus de dix ans, votre rapport à la technologie a-t-il évolué ?
Je suis toujours aussi nul (rires). Louizos et Spyros l’utilisent mais on ne l’a pas vraiment intégrée. On est restés analogiques. On a fait du live électronique, mais ce n’est pas une véritable composante de notre travail, sauf si le compositeur le demande pour sa pièce. 

Et vos rapports à d’autres genres ? comme, par exemple, le jazz ? 
En tant que groupe, nous avons peu de rapport à d’autres genres, sauf si une collaboration le requiert. Je crois que Guido [De Flaviis, le saxophoniste] joue un peu de jazz. Moi, non. J’écoute le jazz mais je ne l’ai pas étudié. 

Avez-vous des références communes dans le groupe ? Et quelles sont les vôtres ?
La seule référence commune serait le rock très connu des années 1970-80 : Pink Floyd, Zeppelin ou Queen. Au niveau du répertoire de la musique contemporaine, chacun a étudié dans des milieux différents. Plus jeune, j’aimais beaucoup Evelyn Glennie et Steven Schick. J’ai décidé d’étudier à Strasbourg pour suivre l’enseignement d’Emmanuel Séjourné, dont j’admirais le travail et qui jouait dans des concerts le répertoire que je voulais jouer. 

Et dans la musique contemporaine grecque élargie, pas forcément dans les percussions ?
Pour moi, le nom le plus important c’est [Iannis] Xenakis. C’est une habitude grecque assez répandue : quand quelqu’un est mort et apprécié à l’étranger, on finit par l’apprécier ici. Mais quand il était vivant, ce n’était pas de la musique. J’ai aussi pas mal étudié Jani Christou, même s’il y a peu de percussion, j’aimais beaucoup sa musique du début proche de Stravinsky. Et puis Nikos Skalkottas est une valeur sûre et indiscutable. Pour moi, ce sont les trois Grecs. 

Comment décririez-vous la scène aujourd’hui à Athènes ? 
J’espère qu’on a participé à son amélioration. J’aime beaucoup cette scène. Ça fleurit. En revanche, je vois que ces trois dernières années il y a moins de passion et de dynamisme. 

Cette baisse aurait commencé avant la pandémie ?
La pandémie l’a accentuée…

Pourriez-vous me citer les lieux qui, pour vous, font la scène athénienne ? 
Stegi Onassis a vraiment poussé la scène à partir de 2011. C’est la première fois qu’on était payés, avant cela on payait pour jouer… Il y avait ABOUT, KNOT Gallery, le Théâtre Embros qui était un squat niché à Psyrri, ANART Galerie qui existe encore, je crois, le Trianon de l’avenue Patision, et le Parnassos, à Plateia Karitsi, plus classique. Le Parnassos était la première salle de concert d’Athènes avant le Megaron et était considéré comme la meilleure acoustique. Nous n’avons jamais joué à l’Institut Goethe, mais nous avons collaboré avec l’Institut français qui a soutenu le projet Thiva Km 102 à cause de la présence des compositeurs français. 

De quels compositeurs, solistes ou ensembles pourriez-vous citer le travail aujourd’hui ?
TETTIX, ERGON ou DISSONART à Salonique…Je crois que les ensembles ont tenu, donc cela donne envie aux compositeurs de collaborer. Ce qui était frappant [à Athènes], c’est que la scène a été boostée par le public. La période dorée de la musique contemporaine c’est vraiment 2008-2014, en pleine crise économique étrangement. Puis, la musique contemporaine n’a plus été programmée dans les grandes salles. On la programme au sous-sol, c’est redevenu underground. Je n’aime pas ce mysticisme, je suis plutôt mathématique.

Quels seraient les défis à relever pour garantir le futur de cette scène ?  
Si j’observe une baisse d’intérêt, ce n’est pas une extinction, ça continue de chauffer cependant. Des ensembles existent et d’autres continuent de naître. Peut-être imaginer une convention collective serait-il nécessaire…Depuis que les institutions existent, les musiciens qui font partie de la scène, et j’inclus ARTéfacts, ont oublié de prendre en charge leur propre histoire en se reposant sur des programmateurs et des chargés de communication institutionnels. On a oublié de faire notre propre promotion, d’écrire notre histoire. Grâce à ces institutions, on a soudainement senti qu’on pouvait faire de la musique. Mais ce n’est pas suffisant, il faut faire de la musique mais aussi construire une histoire. 

Quels sont les projets d’ARTéfacts en cours ? 
Du 7 au 13 novembre, nous collaborons, à Strasbourg, avec deux ensembles français, Links (basé à Paris) et HANATSUmiroir (basé à Strasbourg). Le projet, intitulé EXOrgue, est centré sur un orgue monumental mais dont les parties sont transférables dans la salle. Le son piloté par ordinateur est spatialisé. Nous avons déjà fait une version à Paris et nous continuons de faire des résidences avec des compositeurs : à Poissy avec le compositeur Laurent Durupt ; et à Strasbourg à partir de deux pièces de Sergio Rodriguez et Mathias Fernandez. En février, nous serons en résidence avec Alexandros Markeas au Mégaron. En mai, nous allons enregistrer à Radio France la pièce composée par Annabelle Playe, toujours dans le cadre du projet EXOrgue, dont je ne sais pas si ce sera un album en définitive. 
Nous sommes également en train de monter un projet expérimental, sur une idée de Christos Carras à Stegi Onassis, avec le Syrian & Greek Youth Forum (SGYF), et sous la direction des musicologues et curateurs Danae Stefan et Yannis Kotsonis [les fondateurs de Knot Gallery]. Nous essayons de trouver le moyen de faire une musique complètement différente à partir de la culture de la musique contemporaine et celle du Moyen-Orient. Nous sommes en plein travail actuellement. Si le résultat est satisfaisant, nous jouerons sur la scène de Stegi. Sinon, cela restera une expérience, ou une vidéo seulement, car tout est filmé.

Voudriez-vous ajouter quelque chose ? Cinq mots pour décrire ARTéfacts…
ARTeFACT c’est NoT an OrDiN4Ry EnS3MbLe… Ce qui me rend fier c’est qu’on a participé à la création d’une quarantaine d’œuvres et c’est grâce à notre existence que ces œuvres ont vu le jour (rire). 

Tristan Bera à Athènes.

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